Du néant jaillit la lumière
Exceptionnelle. C’est ainsi que le peintre et sculpteur français Jean Dubuffet qualifiait la majeure partie de l’œuvre d’Aloïse Corbaz (1886-1964), une enfant de Lausanne que la schizophrénie va conduire à l’asile. «Exceptionnelle par son ampleur, sa complexité, mais aussi parce qu’à l’époque, les femmes étaient peu présentes dans l’art brut», rappelle Catherine Lepdor, conservatrice et commissaire de l’exposition au Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne.
Le parcours d’Aloïse intrigue. Elle a 13 ans. Sa mère décède. Son certificat d’études secondaires en poche, elle apprend le métier de couturière, puis devient gouvernante d’enfants. Victime d’une rupture amoureuse manigancée par sa sœur, elle est envoyée en Allemagne. Gouvernante à la cour de Guillaume II, elle s’en éprend en secret avant de revenir en Suisse, en 1913. Ses convictions religieuses et antimilitaristes l’exaltent. Cinq ans plus tard, elle est internée à l’asile de Cery, près de Lausanne, en raison de ses...
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