Récit de vie, mode d'emploi

La transmission de l'histoire familiale permet des la participation de toutes les générations. © iStock
Comment ne pas perdre la mémoire familiale, partager ses souvenirs avec des proches? Du livre autobiographique à l’application collaborative, quelques pistes pour écrire et partager des histoires de vie.
Au jour le jour, on poste les petits et grands événements de son existence sur son profil Facebook, on immortalise les jolis moments par des photos sur Instagram ou des vidéos éphémères ailleurs sur la Toile. Mais comment procéder pour l’histoire familiale au long cours que l’on souhaite laisser comme le témoignage d’une époque à ses descendants avec l’espoir qu’ils prennent le relais?
On peut s’en remettre à un écrivain public, qui retranscrira dans son style des heures d’entretien dans un livre à placer dans la bibliothèque familiale pour l’éternité. Aujourd’hui, sans parler de la tradition orale, ce noble support physique de transmission est loin d’être le seul à permettre de partager un récit de vie. Des sites et des applications numériques fourmillent de conseils pour construire une auto-biographie, la faire évoluer en y associant ses parents et la partager. Voici, pour les grandes étapes de l’élaboration d’un récit de vie, quelques suggestions.
Quoi et comment écrire?
Le syndrome de la page blanche vous gagne? Lancez-vous pas à pas en suivant les conseils de sites comme cadratine.fr/blog, coollibri.com/blog (juin 2018) ou encore (en anglais) familyhistoryfanatics.com et heritagebooks.com qui vous donnent des exemples et conseils de structure de récits. Une plateforme telle que recitsdevie.org propose même des ateliers et des formations spécifiques.
Comment enrichir le texte?
Si le texte vous apparaît comme l’essentiel de votre récit, il peut être complété — voire remplacé! — par d’autres contenus ou formats: des photos ou documents d’archives en tous genres que vous numériserez s’ils n’existent pas encore sous forme digitale; des vidéos de famille ou encore des témoignages filmés (YouTube, en mode «privé»). Pourquoi ne pas créer une playlist de morceaux sur une plateforme de musique en ligne (Spotify, AppleMusic, Deezer)?
Autre idée: mélanger les formats pour réaliser une «capsule temporelle numérique», soit une boîte à souvenirs sur support informatique dans laquelle vous déposez, sur Kdrive du suisse Infomaniak ou Dropbox, toutes sortes de contenus qui, comme un trésor, témoigneront à une date future de l’époque où il a été enfoui (recettes, mode, films, quartier, vocabulaire, etc.).
Quels outils d’édition?
Le plus simple est d’utiliser un traitement de texte basique dans lequel il est possible d’intégrer des images, des vidéos ou des liens hypertextes. Word étant payant, peut-être lui préférer Open Office ou Google Docs qui a l’avantage de pouvoir être accessible et alimenté par plusieurs personnes en même temps (collaboratif).
Pour ce qui est de la forme, il existe, là encore, des solutions au moins en partie gratuites de mise en page attractive avec des centaines «d’univers graphiques» à choix (Canva) pour, pourquoi pas, élaborer un scrapbook qui pourra être imprimé ou enrichi en ligne (Ifolor, Cewe).
Comment partager votre récit?
Enfin, apparaissent des applications pour smartphone comme Heirloom Tales (Android) qui intègrent toutes les étapes d’élaboration, de collaboration et de partage d’un récit de vie avec les outils d’aujourd’hui: intuitifs… et propices aux liens intergénérationnels.
Guillaume Arbex