Donneur d’organes sans attendre

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La Suisse se classe parmi les mauvais élèves lorsqu’il s’agit de dons d’organes. Mais le Parlement suisse vient d’accepter un projet qui changera complètement la donne. En attendant, il existe déjà des solutions digitales.
Fin septembre, les Chambres fédérales, à Berne, ont accepté le contre-projet à l’initiative populaire «Promouvoir le don d’organes». Et, du coup, a avalisé le principe du consentement présumé, sur le modèle de « qui ne dit rien consent ». En clair, chaque défunt sera désormais considéré comme un donneur d’organes potentiel à moins d’indications contraires. Contrairement à aujourd’hui, puisque les victimes d’accidents doivent avoir signalé clairement leur volonté de donner en amont. La nouvelle loi pourrait entrer en vigueur en 2023 déjà. Et elle devrait permettre à la Suisse de ne plus figurer parmi les mauvais élèves européens en la matière. Aujourd’hui, hélas, les chiffres parlent d’eux-mêmes. A la fin du premier trimestre 2021, 1479 personnes attendaient encore un ou plusieurs organes en Suisse.
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Reste que, sans attendre 2023, on peut déjà agir pour améliorer la situation. De fait, il faut commencer par demander une carte de donneur. Et la porter en permanence sur soi. La réalité démontre en effet que seuls 5 % des détenteurs l’ont toujours sur eux. Résultat, ce sont les proches qui doivent décider à la place de la personne décédée. Et dans 60 % des cas, sans connaître les volontés de la personne concernée, la famille refuse le don d’organes si elle n’a pas connaissance de la volonté du défunt.
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Des solutions digitales pratiques
Mais là encore, une solution existe. Elle consiste tout simplement à consigner sa décision en ligne auprès du Registre national des dons d’organes. Si bien que tout le monde, proches y compris, connaîtra vos volontés et pourra les respecter. Et, parce que le don d’organes reste un geste rare en Suisse, Swisstransplant a également mis au point une application en collaboration avec le CHUV. Elle permet de lire automatiquement votre carte de donneur, une fois passé les portes de l’hôpital. En effet, grâce à la technologie Bluetooth, le téléphone envoie automatiquement un signal capté par des bornes installées dans les hôpitaux. Ce signal prévient alors les équipes médicales sur place. L’application donne des renseignements sur les intentions du patient quant aux organes qu’il est prêt à donner et aux personnes de contact à prévenir. Les équipes médicales peuvent ainsi mieux se préparer.
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Mayra A.C