Nos conseils et astuces pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Se fier à ses sens (vue et odorat en particulier) avant de regarder l'une des indications de péremprtion d'un produit. © iStock

Comment éviter au maximum de jeter des produits encore consommables et réaliser au passage quelques économies bienvenues en ces temps d'augmentation du prix de la vie et de pénuries. Petit guide pratique.

Officiellement, il n’existe pas, à proprement parler, de «date de péremption». En revanche, les denrées préemballées doivent toujours afficher soit la date de durabilité minimale (DDM) ou la date limite de consommation (DLC). Quelle est la différence?

► La DDM («à consommer de préférence avant le…») est la date jusqu’à laquelle une denrée alimentaire garde ses qualités spécifiques dans des conditions de conservation appropriées. Le fabricant garantit l’entière qualité du produit (odeur, goût, couleur, consistance, etc.) jusqu’à ce moment-là. La DDM concerne donc avant tout les aspects qualitatifs d’un produit. La consommation de la denrée alimentaire reste sans risque même après l’échéance de la date de durabilité minimale, dans la mesure où le produit ne présente pas de signes d’altération aux plans olfactif, visuel et gustatif.

► La DLC («à consommer jusqu’au…») est systématiquement inscrite sur les denrées alimentaires particulièrement sensibles présentant un risque de prolifération de germes pathogènes ou de formation de substances nocives. Cette information est relative à la sécurité sanitaire de l’aliment. Une denrée alimentaire dont la DLC est dépassée ne devrait plus être consommée. 

Il se peut en outre que l’on voit sur les denrées: «A vendre avant le…», «Fabriqué le…», «Emballé le…». Ces indications, non obligatoires, servent seulement à informer le consommateur, mais ne sont pas des dates limites.

>> Lire aussi: Les dates limites de consommation sont-elles bonnes à jeter? 

Gérer les aliments au quotidien

Il n’est pas toujours facile de gérer son garde-manger. Souvent, on achète trop pour éviter de retourner faire les courses ou parce qu’on a de la peine à évaluer ses besoins. Vient alors le moment où on se retrouve avec des aliments qu’on n’a pas eu l’occasion d’utiliser et dont la date est dépassée. Faut-il les jeter ou les consommer? «Le plus souvent, en présence d’une DDM (mention «à consommer de préférence avant le…»), on peut faire confiance à ses sens: observer, goûter et sentir le produit, répond Rebecca Eggenberger, spécialiste alimentation et cosmétiques à la Fédération romande des consommateurs (FRC). La couleur et la consistance de l’aliment et l’état de son emballage peuvent aussi livrer des indices. Un aliment dont l’emballage est gonflé, endommagé ou qui montre des moisissures doit impérativement être jeté. S’agissant des personnes à risque, comme les seniors, elles doivent strictement respecter les dates limites des produits réfrigérés.» Cela dit, il faut être plus prudent avec certains produits qu’avec d’autres. Passage en revue des différentes denrées.

► Les produits sensibles («A consommer jusqu’au…»)

- Viande hachée, volaille, poisson et fruits de mer: il faut rigoureusement respecter la date limite. A consommer au plus vite. 
- Viande, plat cuisiné, salade coupée: respecter la date.
- Jambon cuit, terrine, pâté: une fois ouvert, à consommer dans les deux ou trois jours. Respecter la date.
- Fromage frais, lait pasteurisé: de deux jours à une semaine après la date.

► Les produits peu périssables («A consommer de préférence avant…»)

- Yogourt, beurre: de plusieurs jours à deux semaines après la date, parfois même plus.
- Charcuterie sèche, fromage à pâte dure: plusieurs semaines après la date.
- Œufs: jusqu’à deux semaines après la date (bien cuire).

► Les produits de garde («A consommer de préférence avant…»)

- Pâtes sèches, riz, semoule, farine, café, épices, huile végétale, moutarde, sucre, sel, vinaigre: sauf signe de dégradation, pas de limite : vérifier la texture (pas mouillée, pas agglomérée), ainsi que goût et l’odeur (pas rance, sans poussière ni insecte).
- Conserve, bocal, bouteille et Tetra Brik: plusieurs mois, voire années au-delà de la date (vérifier que l’emballage n’est pas endommagé - bombé, bosselé, rouillé, déchiré, ouvert.
- Biscuits et chocolat: plusieurs mois après la date.
- Lait UHT: non ouvert, jusqu’à un mois après la date.

générations (source: FRC)

Bien stocker fruits et légumes

Les légumes et les fruits frais représentent 50% du gaspillage alimentaire en Suisse. Trucs et astuces pour mieux les conserver.

Les légumes. La plupart d’entre eux se conservent au frais et à l’abri de la lumière, comme par exemple dans le bac inférieur du réfrigérateur, sous la vitre. On peut les emballer, notamment dans une boîte de conservation, ce qui semble être la meilleure solution, ou dans des sachets en plastique non hermétique. La salade peut être lavée et emballée sans la serrer dans un sachet, dans un récipient en plastique ou directement dans un saladier recouvert d’un couvercle en silicone. Enlever les fanes des radis et carottes, car les feuilles leur retirent l’humidité, ce qui les fait flétrir d’autant plus vite. Quant aux patates, elles doivent être placées à l’abri de la lumière, sans quoi elles deviennent vertes.

Les fruits. La majorité d’entre eux se portent très bien dans le bac inférieur du réfrigérateur. En revanche, les fruits exotiques (bananes, etc.) et les agrumes seront mieux à l’extérieur, loin des points de chaleur et de la lumière. Les pommes, elles, se gardent bien dans une cave ou sur un balcon, pour autant que la température ne descende pas trop en dessous de zéro. Attention toutefois à ne pas réunir n’importe quels fruits. Nombre d’entre eux dégagent en effet des gaz de mûrissement (éthylène) qui accélèrent la maturation des autres fruits et légumes. Ainsi, les pommes, les poires, les abricots ou les pêches font ramollir les kiwis et les bananes.

De manière générale, vérifier toujours que vos fruits et légumes ne soient pas moisis et enlever ceux qui le sont pour éviter toute contamination. La congélation représente également un moyen de prolonger la vie des végétaux, d’autant plus que, s’ils sont rapidement congelés, leurs vitamines sont préservées. Mieux vaut les couper au préalable et les congeler en portions, sans oublier de noter la date (ils peuvent être conservés au moins 4 mois) et le contenu sur le sachet ou la boîte.

générations (source: FRC)

 

 

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