Tapisserie, soldes et quarante-neuf

« Je vais avoir quarante-neuf ans. C’est beaucoup trop. C’est surtout trop moche ! Ça fait solde quarante-neuf. » Je suis soudain submergée par une vague de panique. « Mais ? Je vais arriver tout en haut de l’escalier, déjà ? »

Je me souviens de la tapisserie suspendue en dessus de la table à manger dans le chalet familial à Nendaz. Elle représente un escalier avec cinq marches qui montent et cinq marches qui descendent et, sur chaque marche, des personnages représentant les dizaines. A cinquante ans, on arrive tout en haut, et puis, les marches redescendent jusqu’à cent, où on voit un grand-père qui est encore debout, mais qui a déjà les pieds sous terre.
Avec les cousins, on aimait se raconter des histoires en observant cette toile. « Toi Bribri, t’es toute petite, alors t’es encore tout en bas. Nous, avec Juju, on est déjà sur la première marche, et Antoine, lui, il est très grand...