Le théâtre s’invite à l’EMS

Denis Maillefer et quelques-uns des acteurs feront une lecture de Seule la mer à la Fondation Clémence. © Yves Leresche

Une jolie opération organisée à l’initiative de Générations Plus. Le metteur en scène Denis Maillefer et plusieurs des comédiens de Seule la mer iront faire une lecture aux pensionnaires d'un EMS.

 

La rencontre s’annonce belle et émouvante. Co-directeur du Théâtre des Halles à Sierre, le metteur en scène Denis Maillefer est un homme de défis ou, plutôt, un homme de passions. On l’a même vu récemment sur scène jouer notre Rodger national dans In love with Federer. Alors, quand votre magazine a proposé «d’exporter» la pièce Seule la mer dans un EMS de la région lausannoise pour une représentation unique, l’idée ne pouvait que le séduire. Et ce, d’autant plus que le metteur en scène avait déjà mené une opération presque similaire il y a quelques années, mais dans un spectacle itinérant.

Un public difficile

Jeudi 20 mars, l’expérience sera différente puisque Denis Maillefer et quelques-uns des acteurs feront une lecture de certains passages de Seule la mer, un texte présenté dans les théâtres de Suisse romande. «Je ne sais pas comment ça va se passer, mais je ne suis pas inquiet, je fais une totale confiance au personnel pour que tout se déroule bien.»

Avec un public inhabituel, difficile en effet de présager de l’accueil. Pour Philippe Guntert, directeur de la Fondation Clémence à Lausanne, une institution qui compte une centaine de pensionnaires, ce sera aussi une première: «Je m’en réjouis, toute nouvelle animation est bienvenue. Maintenant, c’est vrai: ce n’est pas le public le plus facile, en tout cas pas le plus attentif.» Autrement dit, un joli challenge pour des acteurs qui auront à cœur de tout donner lors de cette représentation exceptionnelle.

Lors de sa première expérience théâtrale dans un EMS, le spectacle «était itinérant, on passait de chambre en chambre et le comédien ou la comédienne jouait une scène inspirée de paroles de résidents. C’était extrêmement émouvant, un très bon souvenir, même si ça vous secoue et vous remue. Il y avait la tendresse du personnel, pour qui nous avions une grande admiration, la gentillesse de pensionnaires. Et en même temps, on ne pouvait pas s’empêcher de se projeter dans cet univers terrorisant, où il y a à la fois passablement de solitude!»    

J.-M. R.

 

Cette pièce? «C’est juste la vie!»

Denis Maillefer l’avoue. Lorsqu’on lui a offert, il y a quatre ou cinq ans, le livre de l’écrivain israélien Amos Oz, il lui est tombé des mains. «Je l’ai repris il y a deux ans et, cette fois, j’ai tout de suite eu envie d’en faire quelque chose. C’est un ouvrage très particulier, écrit sous forme de petits poèmes, de mini histoires dont la trame pourrait d’abord faire penser à un vaudeville.» C’est l’histoire d’Albert, veuf, dont le fils vit au Tibet pendant que sa petite-amie, restée à Tel-Aviv, est convoitée par un producteur de cinéma. La jeune fille finit par coucher avec un autre que son promis, tout en pensant au père et au fils. Pour Denis Maillefer, on pourrait arriver à la conclusion que «chacun doit se dépatouiller avec le temps qui passe. Seule la mer, en fait, c’est juste la vie!»

Seule la mer, Théâtre Vidy-Lausanne, du 18 au 23 mars, www.vidy.ch  Equilibre-Nuithonie, jeudi 27 mars et vendredi 28 mars

 

0 Commentaire

Pour commenter