Sandrine Ott et Jean Michel Genin : de leur amour ils ont fait un disque

Image : Yves Leresche ©DR
Ils s’aiment, ils chantent ensemble et, depuis peu, leur duo TWONE s’écoute sur Radio Swiss Pop et YouTube. La Vaudoise Sandrine Ott et le Valaisan Jean Michel Genin ont dépassé le stade du rêve.
Bien entendu, il et elle ne sont pas les premiers à chanter l’amour en chœur. Mais, eux deux ne se sont pas contentés d’une bande-son amateur. Avec Faim, un peu (entendue sur Radio Swiss Pop et Radio Nord vaudois, quatrième chez iTunes music UK), Sandrine Ott, de Montreux, et Jean Michel Genin, de Vouvry, viennent de produire leur premier single sous le nom de TWONE. Donner corps à une histoire d’amour nichée au bout du lac Léman en enregistrant une chanson à Paris… faut le faire ! « Le disque est sorti le 3 avril. On est repartis au début de juillet au Studio Marcadet pour enregistrer deux nouveaux titres », lancent les deux tourtereaux.
Loin d’être une inconnue en Suisse romande, Sandrine a fait, dans une autre vie, la Diable d’Ange à la télé. La voici donc qui reprend de la voix dans un registre moins provoc, où l’érotisme cède la place à l’amour vrai. Oui, parce que, derrière ce CD, il y a une belle rencontre entre cette chanteuse et ancienne politicienne (elle avait 20 ans quand elle fut conseillère communale à Lausanne, en 1991, un poil plus en prenant le secrétariat de l’UDC Vaud) et Jean Michel, un génial touche à tout de 61 ans, gestionnaire de fortune indépendant. « En réalité, on se connaît depuis 1994, précise Sandrine. A la base, c’est un ami commun qui nous avait présentés. A l’époque, on avait chacun nos vies, et c’était une relation amicale. »
Les caprices du destin
S’ensuivent plein de choses qui échappent à la partition à venir. Jean Michel a sa vie, Sandrine part vivre en Espagne. « Je suis rentrée en 2010. Nous nous sommes alors rencontrés de nouveau à l’occasion de l’un des repas de soutien du Lausanne-Sport. Il y avait près de 700 personnes et faut-il que je le retrouve là ! » L’organisateur demande à Jean Michel s’il veut s’asseoir à côté de moi et il répond : « Non, non… » Oups ! « Cela m’a fait beaucoup rire, avoue Sandrine. C’est vrai que, à l’époque, beaucoup de personnes aimaient se trouver à mon côté. »
Mais, le lendemain, Jean Michel appelle celle qui aurait pu être sa voisine de table pour l’inviter à souper à la Cergniaulaz, dans les hauts de Montreux. « En tout bien tout honneur », précise Sandrine. Le cœur y est, mais la raison a encore ses raisons. Patience. Jusqu’à ce beau jour de printemps, il y a un peu plus de deux ans. « J’étais dans une phase un peu difficile de ma vie quand je tombe par hasard sur une carte de visite du restaurant où j’avais emmené Sandrine », confie Jean Michel. Ni une ni deux, Jean Michel, en « convalescence sentimentale », appelle Sandrine pour une nouvelle invitation. Mais, ce coup-ci, c’est du sérieux. « Il ne savait pas ce que j’étais devenue », explique Sandrine. Sans dire qui il était, il ne m’a pas laissé le temps de réfléchir et il m’a dit qu’on se verrait le samedi suivant. Comme il a une voix particulière, j’étais quasi sûre que c’était lui. » Sandrine est libre : « On ne s’est plus jamais quittés. »
La bouche en cœur, ces deux amoureux aiment dire qu’il n’y a pas d’âge pour trouver le grand amour. Ni, de toute évidence, pour enregistrer un disque. Oui, parce que leur passion s’exprime, aujourd’hui, toute entière dans le nom d’artistes que ces deux amoureux se sont trouvés : TWONE. Deux en un, réunis autour de ce qui, au départ, devait être une « petite chanson », un « projet sympa », sur la lancée enthousiaste de Jean Michel jamais à court d’idées et toujours partant pour relever le moindre défi qui passe.
« On a trouvé Jean, un tout jeune DJ valaisan qui a écrit une musique pour nous. » Jean Michel, en dehors de la finance, adore écrire. Il s’amuse à mettre des paroles sur cet air-là. « C’est très compliqué à faire. » Le résultat est toutefois plein de promesses.
Manque pourtant un arrangeur pour lui donner une forme convaincante. La « pugnacité de Sandrine », selon les termes de son homme, va alors déployer tous ses effets : « Je sais combien Jean Michel aime Patrick Juvet. J’ai tout de suite cherché à le contacter. » Sauf que le mannequin et chanteur-compositeur suisse, né à Montreux en 1950, est une star pas facile à joindre. Sandrine trouve le chemin de son manager français auquel elle écrit. Silence radio. « Comme je n’aime pas rester sans réponse, j’ai insisté en lui envoyant un mail un peu sec. » La réponse tombe dans les dix minutes et commence aussitôt une aventure marquée sous le sceau de la confiance. Les deux tourtereaux comprennent vite que ce ne sera pas possible avec Juvet. Son manager les oriente vers Jean-François Michaël, réalisateur et producteur de disques.
Chanter Axelle Red pour l’audition
Les deux chanteurs passent une audition où ils doivent interpréter du Gainsbourg et Axelle Red. Le test est concluant et Jean-François Michaël leur propose deux chansons dont l’une n’est autre que Faim, un peu, signée par l’auteur-compositeur suisse Pascal Züger. On peut l’écouter sur Radio Swiss Pop et YouTube.
Forts de leur premier succès, Sandrine et Jean Michel n’ont cependant jamais oublié leur première chanson reggaeton composée par Jean et qui sort ces jours-ci en version et française et espagnole. « On adore le monde hispanique, Sandrine et moi, et je suis très curieux de voir comment notre musique va passer dans cette langue. »
Cet été, le duo a enregistré Baila!, une nouvelle chanson masterisée en août dans les studios Abbey Road à Londres.Désormais présents sur les réseaux sociaux, à commencer par Facebook et YouTube, TWONE est déjà en mesure de vérifier ses premiers succès. Le duo plaît en Russie, entre autres pays, avec de nombreux clics et de beaux messages : « On est rarement prophètes dans son pays » sourit Jean-Michel. Les premiers retours sont encourageants : « Les gens nous disent qu’ils aimeraient vivre une histoire pareille, que nous leur faisons croire encore à l’amour. » Au-delà de la musique, qui passe très bien, c’est ainsi l’histoire de ce couple qui séduit et qui remporte l’adhésion : « Il y a tant de personnes qui n’y croient plus, passé 40 ans, alors que c’est souvent mieux qu’à 20 ans. »
N’empêche, il faut plus qu’une bonne dose d’euphorie et de culot pour percer dans le milieu de la musique. Sandrine et Jean Michel ont du talent et leurs deux voix sont harmonieuses : « Jean-François Michaël nous a dit qu’elles étaient compatibles, et que c’est plutôt rare. »
Nicolas Verdan