Personnalités romandes: qui invitent-ils à Noël?

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Plusieurs personnalités romandes nous dévoilent leurs petits secrets et, aussi, leur attachement à la tradition. Ce n’est pas parce qu’on est connu que l’on renonce au sapin et à la dinde.

Jean Ziegler, écrivain: «Je déteste le Noël commercial»

Jean Ziegler

«C’est la fête de famille par excellence! Je me réjouis de recevoir tout le monde à la maison: trois générations réunies chez moi à Russin (GE), le plus jeune a 3 ans et le plus âgé, 79 ans», sourit Jean Ziegler, qui revient de Paris où il a présenté son dernier livre*. «Nous ferons un repas simple et nos petits-enfants vont réciter des poèmes devant le sapin... Nous essayons de transmettre aux derniers la conscience d’un privilège incroyable: on est en vie, on est blanc, on mange à sa faim et on va à l’école! Nous vivons dans un pays libre! Je crois que Noël, en ce sens, est d’abord la fête de la solidarité. Certains d’entre nous vont à la messe de minuit. Moi? Je ne me prononce pas, je suis comme Victor Hugo: je déteste toutes les Eglises, j’aime les hommes, je crois en Dieu. Je suis simplement fou de rage contre la société de capitalisme qui crée de la souffrance supplémentaire à Noël: l’inégalité explose comme jamais! On essaie de préserver les petits contre cette frénésie de la marchandise et ce Noël commercial que je déteste!» Alors, pas de cadeau chez les Ziegler? «Si, pour les petits-enfants, et sinon, quelques livres, c’est tout. Oui, être grand-père est la chose la plus merveilleuse du monde. Je suis incapable de les éduquer mais les aimer, c’est autre chose»!      B.W.

 

Romaine Jean, journaliste: «Mon fils est né un 24 décembre»

Romaine Jean

«J'aime les fêtes qui rythment les années et nous permettent de nous retrouver en famille. C'est le cas pour Noël, que j'aime d'autant plus que mon fils est né un 24 décembre... Nous organisons la fête à tour de rôle, entre ma sœur, mon frère et moi, en Valais. Le repas n'est pas forcément traditionnel. L'an passé, mon frère nous a préparé un hachis parmentier de foie gras d'oie non gavée. Ma mère, qui a 87 ans, continue à décorer la maison et à installer un sapin. De mon côté, j'ai arrêté de le faire: les enfants de la famille sont trop grands puisque la plus âgée a 35 ans et le plus jeune 18! Nous essayons sans trop y arriver de nous limiter à un cadeau par personne et de plutôt penser à une action caritative. Enfants, nos parents nous emmenaient à la messe de minuit. Nous avons continué à les accompagner. Cela me permet de m'arrêter pour penser à ceux qui sont importants pour nous. Papa est mort le 22 octobre de cette année. Il sera avec nous d'une manière différente. Noël n'en sera pas triste ou moins chaleureux pour autant, mais plein d'amour.»      M.B.

 

Claude Inga-Barbey, comédienne: «Tant qu’il y a des enfants»

Claude Inga-Barbey

«A Noël, on se partage l’organisation avec ma “collègue “ Doris: son fils a épousé ma fille! Bref, le 24 au soir, c’est chez elle, le 25 chez moi. C’est toujours compliqué avec les familles recomposées – j’ai eu quatre enfants avec trois pères! – mais je pense que c’est important de le fêter en famille, en tout cas tant qu’il y a des enfants. Pour le reste, bien sûr, il y a toujours un sapin, avec les mêmes éternelles décorations que mon fils de 13 ans met en place de plus en plus vite parce que ça l’ennuie et parce qu’il a autre chose à faire. Il m’énerve! En revanche, il adore faire des dessins sur les fenêtres avec ce spray blanc qui ressemble à de la neige. Au menu, là aussi, il y aura comme chaque année une dinde que ma belle-sœur achète avec de la farce, c’est dire si je vais me lever tôt ce jour-là pour faire la cuisine. Sinon, on continuera avec le traditionnel film. Chaque année, on choisit entre La mélodie du bonheur ou Mary Poppins. Le visionnement est très joyeux, tout le monde fait des commentaires. Les cadeaux? Il y en aura chez Doris. Chez moi, ils ont décidé que chacun en offrirait un à une personne tirée au sort. Je déteste ça, c’est juste pour faire de sérieuses économies.»      J.-M.R. 

 

Jean-Charles Simon, animateur: «Tout le monde est là»

Jean-Charles Simon

«Tout le monde est là: mon grand fils, mon petit-fils, mes enfants, ma mère, ma sœur, ma belle-famille, le grand-père de ma femme... J'ai deux enfants jeunes, dont un de six ans qui croit encore au père Noël, même s'il commence à avoir quelques doutes. La maison est décorée, nous procédons à l'échange de cadeaux et sommes ensemble pour le réveillon et le jour de Noël. J'ai tendance à être très traditionnel pour le repas, même si je me heurte à des tentatives de renouveau. J'ai l'impression que si l'on me prive des huîtres et de l'oie farcie, ce n'est plus Noël! 

Pas de culte ou de messe de minuit, mais nous apprenons l'histoire biblique aux enfants. Et chaque année, à minuit, je chante Minuit chrétien assez juste, mais très fort. Ce qui ravit ma mère, qui est légèrement sourde, et un peu moins le reste de la famille. Mais il est hors de question que quelqu'un se permette un rire durant ce grand moment. Depuis l'an dernier, nous avons innové. Comme mes filleuls sont à l'étranger, nous nous arrangeons avec le décalage horaire pour être sur Skype où je chante aussi pour eux. Ce qui prouve que l'on peut être un artiste local et avoir une carrière internationale!»      M.B.

 

Erika Hess-Reymond, championne de ski: «Notre moment à nous, magique»

Erika Hess-Reymond

«Noël se fête à plusieurs endroits, chez nous: nous nous déplaçons d'abord en Suisse allemande aux alentours de Noël dans ma famille, puis, le 25 dans la famille de mon mari. Pour l'organisation de ce jour-là, nous effectuons un tournus parmi les cinq frères et sœurs. Ce sont toujours des moments chaleureux et simples, d'un côté comme de l'autre. Le 25, nous organisons un petit culte à la maison, prononcé par un membre de la famille. Nous nous retrouvons autour du piano pour chanter ou nous prévoyons un passage à l'église en fin d'après-midi. Et dans notre maison, nous installons toujours un sapin.

Mais le moment spécial a lieu pour nous le 24 décembre au soir. Depuis que nos trois enfants sont petits, nous avons pris l'habitude de fêter le réveillon dans un chalet perdu dans la forêt, en Romandie. On y monte à pied ou à skis, avec des lampes frontales et, dans le sac à dos, de quoi préparer un repas sur le fourneau à bois. Il n'y a ni chauffage ni électricité. Autrefois, nous allions couper un petit sapin en forêt et nous lui mettions des bougies. C'est notre moment à nous, magique... Nous laissons tout derrière nous, et nous sommes juste contents d'être là, ensemble.»      M.B.

 

*Retournez les fusils! Choisir son camp, Editions du Seuil

 

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