Garder le contact avec ses petits-enfants

Comment maintenir un lien avec ses petits-enfants quand la relation avec leurs parents n'est pas au beau fixe? Conseils avisés de Rosette Poletti dans sa chronique À coeur ouvert.

Qu’est-ce qui pèse le plus dans la balance: pouvoir rencontrer ses petits-enfants contre l’avis de leurs parents avec l’aide de la justice ou accepter de lâcher prise, au moins temporairement, pour éviter l’escalade du conflit? Si la question est délicate, elle n’a pas de réponse univoque et aucune recette, à ma connaissance, n’existe pour régler ce type de conflit pourtant courant entre les parents et grands-parents.

 

Le droit de visite que peut octroyer la justice aux enfants – dans un lieu neutre ou au domicile des grands-parents — n’est pas facile à instaurer. Lorsque les parents ont coupé les ponts avec les grands-parents, les petits enfants se trouvent en effet souvent pris entre deux attachements. Beaucoup, du coup, refusent de voir leurs grands-parents. Et eux sont persuadés que ces petits ne veulent plus les voir. Un chagrin qui s’ajoute à un autre.

 

Aussi, même si la solution peut paraître douloureuse, c’est le renoncement temporaire de voir les petits-enfants qui semble apporter les meilleures possibilités d’évolution positive. Ainsi, petit à petit, les griefs peuvent diminuer d’intensité et parfois la réconciliation avoir lieu.

 

L’important est de continuer à envoyer des cartes et cadeaux d’anniversaires aux enfants, de leur faire parvenir des messages et si possible d’en garder une trace, comme la photocopie des messages ou les reçus de la poste. Un jour, ces mêmes enfants, lorsqu’ils seront capables de décider pour eux-mêmes, seront ravis de découvrir tous ces échanges qui prouveront bien l’attachement de leurs grands-parents. Ces grands-parents qui auront vécu une si longue absence comme un véritable deuil.

 

Agir en amont paraît encore être la meilleure des solutions: je veux parler de la prévention des conflits. Autrement dit, accepter ses enfants et ses beaux-enfants, même s’ils ne sont pas ceux qu’on aurait souhaités et se répéter la seule question qui vaille: entre l’assurance d’être heureux et celle d’avoir raison à tout prix, laquelle pèse le plus? Je ne parle pas ici des circonstances exceptionnelles comme les problèmes de maltraitance qui nécessitent au plus vite l’intervention de la justice, mais de circonstances où la seule présence d’un médiateur ou d’une personne extérieure de confiance parvient à calmer les esprits et débouche sur une solution pacifique.

 

Rosette Poletti

 

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