« Le cannage à l’ancienne, un métier qui n’existe bientôt plus »
« On voit bien que c’est du végétal, et non du plastique qu’il suffirait de dérouler. » L’œil vif, le geste sûr, Emile Cauderay, 87 ans, tisse un brin de canne de rotin. Après l’avoir mouillé dans une cuvette remplie d’eau, il le fait passer dans le trou d’une assise de chaise, puis dans un autre. Une opération tout à la fois répétitive et minutieuse, avec la promesse d’une résurrection: « Je redonne vie à des meubles chargés de poussière. »
Dans son atelier situé dans le village de Constantine, à l’extrémité occidentale du lac de Morat, entre les lacs de Neuchâtel et de Morat, à cinq kilomètres au nord d’Avenches, Emile perpétue, en toute modestie et discrétion, un artisanat ancestral. Bien avant l’ère d’une certaine chaîne scandinave proposant des meubles en kit, le mobilier d’usage courant s’achetait auprès de fabricants locaux et d’ébénistes du coin.
Au siècle passé, les sièges cannés n’étaient...
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