Martina fait du Chyba

Essayons d’être honnête: le nouveau roman de Martina Chyba se lit beaucoup plus facilement qu’une ordonnance du Conseil fédéral. Mieux, c’est même très agréable à lire. Peut-être parce que, en fait de roman, les trois-quarts du livre sont plus que largement autobiographiques. Et, quand on connaît la journaliste de la RTS et chroniqueuse de générations, on sait qu’elle appelle un chat un chat et j’en passe. 

>> Lire la chronique Douche à deux de Martina Chyba

Et, effectivement, il est beaucoup question de sexe dans l’histoire de cette quinqua, fraîchement débarquée sur le marché des célibataires et qui a conservé le goût de jouer, de vivre, de tomber amoureuse. Mais voilà, avec notre «héroïne», rien n’est jamais simple. Elle habite et travaille dans la Cité de Calvin qui se retournerait dans sa tombe en la lisant: elle se trouve un amoureux à Paris. Mieux, elle est sportive, végétarienne, ne boit pas d’alcool et son «mec» est un gros fumeur, un viandard comme tout bon Français et plutôt à droite. «A un moment donné, il faut faire la balance et se dire que la relation prime.»

Au fil de cette décennie, 50 à 60 ans qu’elle n’a de loin pas encore (ouf!), elle va donc se mettre à boire — «pas la bière même si je suis née à Prague» — , apprendre à dénerver un foie gras et passer neuf heures dans un cours d’œnologie. «A notre âge, pour être bien, il faudrait boire du bouillon, de la verveine et dormir, mais on ne peut pas vivre comme ça!»

On vous rassure, si Martina Chyba nous fait rire, sourire, elle est aussi capable de nous émouvoir en racontant le décès de sa maman. Mais, au final, on garde en tête cette philosophie qu’elle résume parfaitement au début de son ouvrage. «Personnellement, j’ai bien l’intention d’aller taper les 90 ans, avec deux objectifs: faire l’amour jusqu’au bout et ne pas faire chier mes enfants, jusqu’au bout aussi.» Tout un programme. (J.-M. R.)

>> Rendez-vous, par Martina Chyba, Editions Favre.